Un raz de marée de «consultants» qui envahissent le petit écran, mais qui se ressemblent en majorité et qui versent dans les mêmes clichés.
Même si le coût de la production des émissions sportives augmente en flèche (et c’est ce qui explique d’ailleurs le peu d’émissions sportives télévisées), on a quand même des plateaux qui attirent un bon nombre de public sportif. Parlons d’une composante fondamentale de ces émissions sportives, les consultants. Ce sont des ex-joueurs de club ou d’anciens internationaux, ou des entraîneurs, censés apporter une «expertise technique». Ils sont appuyés par des journalistes, et même par des avocats qui se convertissent en consultants. Tout ce beau monde se réunit autour de l’animation pour former un plateau.
Et, malheureusement, tous ces plateaux se ressemblent et lassent un spectateur obligé de zapper et de chercher d’autres plateaux ou d’autres chaînes étrangères. Et à notre avis, même les plateaux VIP de «beIN Sports» ne sont pas si extraordinaires. On a les mêmes noms, la même monotonie avec des célébrités du football arabe et européen qui disent la même chose, qui offrent presque le même produit à un téléspectateur qui cherche quelque chose de solide et d’enrichissant. Entre les plateaux de beIN Sports et les nôtres, il y a une énorme différence de moyens techniques et financiers (des consultants payés en milliers de dollars), mais le contenu n’est pas si différent. Les Qataris jouent plus sur la notoriété des consultants et non sur ce qu’ils offrent comme analyse.
La différence se fait quand ils ramènent un Wenger ou un Gullit pour analyser un match. Le reste, c’est comme cela se passe sur nos plateaux : un animateur classique qui pose des questions générales et des consultants ennuyeux en bonne partie (sauf quelques exceptions) qui disent et redisent la même chose. Suffit-il d’être un ex-grand joueur ou grand entraîneur pour réussir le métier de consultant? Eh bien absolument pas. C’est un métier qui s’apprend, qui se forge et une profonde traque des détails techniques d’un match. N’est pas consultant qui veut. Même les grands entraîneurs et joueurs européens passent un bon moment pour réussir la reconversion. Les plateaux des émissions sportives italiennes ou anglaises misent sur des joueurs ou entraîneurs notoires, qui parlent peu, mais qui font passer le message grâce à un gestuel et à un apprentissage qui les aident à «crever l’écran».
Le problème sur nos plateaux télé, c’est qu’on s’amuse à amasser les consultants pour chercher les polémiques et le «buzz». On a des consultants qui traînent une longue carrière et qui ont un vécu de football (pas nécessairement qui ont gagné des titres), mais on a aussi des consultants «parachutés» qui n’apportent rien à même de mettre fin à cette monotonie. D’autres viennent pour dire du n’importe quoi, pour reprendre les mêmes clichés genre «jouer sur les couloirs», «il faut chercher la grinta», «la seconde mi-temps, c’est celle des entraîneurs», «réussir la transition», «un match qui compte six points», «bloc bas et bloc haut»… et toutes ces rengaines qu’on répète sur tous les plateaux.
Un consultant, c’est un visionnaire qui doit apporter un plus technique, qui doit expliquer et qui doit innover son discours.
Parler peu, parler bien, se faire sobre et non émotif et hystérique, être le plus objectif possible et ne pas défendre un président de club ou un entraîneur-ami, c’est ainsi que l’on va apprécier un consultant. Tant que les «barrières» à ce métier sont presque nulles et que tout le monde peut faire le consultant, on ne s’en sortira jamais !